Monsieur le Président de l’union des Comores
D’amblé, je me présente. Je m’appelle Fahadi Said Mchinda de la localité de Sima Washili à Ngazidja.
Je suis étudiant en Droit à l’Université de la Réunion Mufia. Mon père passait sa vie pour servir notre pays du côté de la sécurité intérieure du pays (Paix à son âme). Si je vous adresse ce message, c’est pour vous démontrer pourquoi j’aimerais faire ma vie loin de là-bas. Une idée nouvelle pour moi d’ailleurs, comme une grande majorité des jeunes comoriens.
Si vous le pouviez, aimeriez-vous quitter le pouvoir pour avoir le temps de gaspiller avec votre famille ce que vous avez déjà pris ?
Vous voyez le temps change Monsieur le Président. Ce sont des jeunes qui dirigent leurs pays à notre époque. Chez nous, les jeunes perdent leur vie en mer vers d’autres pays. Des jeunes intellectuels et génies. Cela va sans doute vous choquer mais pour des raisons visibles, je n’ai pas envie de passer ma jeunesse a la place publique de Sima avec mes diplômes en poche et voire les cadavres de mes frères, sœurs et oncles assassinés, en attendant votre parole : « L’enquête est en cours. »
Je ne peux plus voire ceux qui sont enfermés illégalement sans suite. Je ne peux plus voire nos familles qui meurent chaque jour en traversant la mer vers Mayotte et la méditerranée. Vous êtes capable de les donner espoir malgré vous avez préféré de rester coupable. Mais le plus déprimant, c’est de savoir exactement à quoi ressemblerait ma vie si je restais aux Comores sans pouvoir donner à manger à ma mère qui a tout fait pour ma réussite scolaire. Lorsque mes études s’achèvent et que j’ai obtenu mes diplômes, dois-je rejoindre les rangs des jeunes chômeurs qui ne font que chercher à s’en fuir ?
Serai-je avec les juges comoriens qui croient à l’injustice qu’a la Justice ?
Voilà pourquoi, Monsieur le Président, je songe à rester hors de mon pays ?
Nous, la jeunesse comorienne, nous sommes comme l’ensemble des jeunes africains qui vivent dans le chao sans espoir.
Arrêtez de dire que les jeunes instruits qui sont ailleurs doivent venir au pays, pour faire quoi avec votre présence au pouvoir ?
Se faire tuer ?
Se faire emprisonner ou bien rester dans les “MABANGWE” et attendre vos meetings pour prendre les bus et venir vous applaudir en sachant que vous avez le sang des comoriens dans vos mains ou pour l’injustice à la justice ?
Vous me diriez que je manque du sens le plus élémentaire de l’amour du pays mais vos prédécesseurs et vous-mêmes qui avez sacrifié notre génération par vos promesses d’espoir en gaspillant l’argent public pour vos campagnes et remplir vos comptes bancaires à l’extérieur pour le bien de vos enfants.
Je me disais quand même, Monsieur Azali Assoumani, que vous alliez faire « bouger les choses » grâce à votre ancienneté, que vous alliez redonner un peu d’espoir à une jeunesse qui ne peut pas s’en passer.
Je m’aperçois aujourd’hui qu’en fait, malgré vos grands discours enflammés sur les jeunes, « d’ici 2030 les Comores vont émerger. » Quel dommage !
Nous, jeunesse d’aujourd’hui, on a compris le jeu. Il y a ceux qui veulent gagner notre confiance en se portant opposant de votre régime. Mais, ils doivent aussi savoir que le développement de notre pays est aux mains de la nouvelle génération encore consciente mais pas à eux ni à vous. Certains jeunes ont été déjà contaminé et nous les connaissons tous.
Rendez-vous aux années à venir. Voilà ce que je tenais à vous dire, Monsieur le Président.
@Twamaya Infos, le 19 décembre 2021 depuis Comores
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