Un jour, j’ai demandé à mon ami Moustoifa Saïd Cheikh de me parler de son beau frère Omar Mouhsine à qui j’ai beaucoup d’estime, voire d’admiration pour son oser-faire dans le domaine des investissements économiques et sociaux.

– Wola mdru ikao, eka hamba ngwandzo adjuse she ipvande sha ntsi, mdru amini uka ngudjoshinda ashidjuse.
« C’est le type de personne que l’on peut croire quand il dit vouloir soulever la terre, il peut le faire ».
C’était en 1991 que je l’ai rencontré pour la première fois à la place d’Ajao où il avait organisé la première foire agricole des Comores. Il était habillé en kandu paysan avec un gora la ndaya, une longue écharpe rouge et une jambiya à la ceinture, un mélange savant des cultures de son pays et du Yemen, pays d’origine de ses parents.
Avec aisance, il m’a expliqué comment il a pu mobiliser des paysans dans toutes les régions de Ngazidja, les accompagner pour produire et de réussir avec eux cette impressionnante foire où sont exposées toutes les productions vivrières du pays. Toutes celles et tous ceux qui le connaissent savent qu’il s’était engagé à parvenir à une sécurité alimentaire durable pour son pays.
Ce jeune entrepreneur a également brillé dans d’autres domaines économiques comme le tourisme et l’exportation.
Mais, la force d’Omar résidait surtout dans la capacité de lancer des défis, d’anticiper le futur et d’entretenir un réseau social et entrepreneurial et ce courage impressionnant de surmonter les obstacles et de transformer les contraintes en atouts.
Le départ prématuré d’Omar, c’est un coup de massue sur l’espoir, la volonté farouche et l’audace de ce que nous aimerions avoir pour l’exemplarité d’une génération qui sait oser.
Pardon Omar pour n’avoir pas pu répondre à ton dernier appel pour ne pas laisser Samba s’instituer en mouroir irréversible d’où tu nous as quitté avec beaucoup d’autres.
Par Dini Nassur
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