L’assassinat qui a eu lieu le 26 février 2023 dans le camp militaire de Mdé au sud de Moroni, la capitale des Comores, a provoqué encore une fois l’indignation de tout un peuple.
Un jeune homme de 24 ans, arrêté et séquestré pour des faits de vols, a fait l’objet de tortures d’une rare violence qui ont abouti à sa mort. Les gendarmes du régime dictatorial d’Azali Assoumani n’ont laissé aucune chance de survie à ce jeune homme, telle des hyènes affamées qui s’en prennent à un zèbre blessé.

Sur le corps d’Aymane Nourdine, on constate plusieurs plaies profondes et des ecchymoses par endroits. On y voit des traces de mauvais traitements sur les épaules, le dos et les pieds. Les gendarmes du PIGN se sont également servis d’objets contondants pour tuer le jeune Aymane Nourdine. L’un des traumatismes crâniens a entrainé le saignement de l’oreille gauche. Mais, les violences sur les fesses ayant provoqué plusieurs hématomes, restent l’une des formes de tortures les plus barbares imposées à Aymane Nourdine.
Malheureusement, aucune partie de son corps n’a été épargnée par les violences physiques des gendarmes mis en cause, par le passé, dans un rapport de l’ONU de mars 2020 pour les tortures commises pendant les interrogatoires dans d’autres affaires pénales.
Le corps, dont une partie était couvert par des sacs en plastique a été remis à la famille et enterré à Vouvouni dans la journée du 26 février 2023.
Le Président de l’Union des Comores (Président en exercice de l’Union Africaine pour un an), Chef des Armées, dès lors qu’il nomme le Chef d’Etat Major et les commandants de la gendarmerie, il doit tirer les conséquences des manquements grossiers et graves des militaires du PIGN.
D’abord parce qu’il est question d’une intrusion manifestement arbitraire de l’armée comorienne dans un domaine réservé exclusivement à la police judiciaire en ce sens qu’en-dehors des périodes spéciales, lesdits militaires ne sont pas habilités à procéder ni à des interpellations ni à entendre les personnes mises en cause dans des infractions de droit de commun, et ce, sur le territoire national.
Et puis, parce que le commandant de l’Escadron de Mdé, Monsieur Antoyi Soilihi, n’avait pas le droit de retenir le jeune Aymane Nourdine, soupçonné de cambriolage et de vol, dans un camp militaire.
Enfin, parce que l’Etat Comorien, par le truchement de l’Armée, est devenu le premier délinquant du pays pour avoir commis le plus grand nombre d’assassinats sur le territoire national, en sa qualité de personne morale de droit public. L’Etat Comorien, par son armée, exerce le monopole de la contrainte de manière disproportionnée et en toute impunité. A travers son armée, l’Etat s’est arrogé le droit d’exercer des expéditions punitives sur les personnes et de tuer des gens qui s’opposent au régime politique avec la garantie d’une forme d’immunité de juridiction en sa faveur et au bénéfice des agents chargés d’exécuter les sales besognes.
Le gouvernement d’Azali Assoumani prive les citoyens de leurs libertés fondamentales. Les libertés d’expression et d’opinion sont contrôlées et confisquées par le régime. Depuis plusieurs années, le droit de manifester sur la voie publique lui a été retiré. Les détentions arbitraires sont devenues la matrice du pouvoir.
Les droits individuels des citoyens comoriens sont mis à rude épreuve si l’on n’est pas proche du pouvoir. En conséquence de quoi et pour une première étape à la paix civile à reconstruire ensemble, nous exigeons du Chef de l’Etat :
– La radiation des cadres pour faute grave dans le service, le Chef de l’Etat Major des Armées, le Général Youssouf Idjihadi et le Commandant du camp militaire de Mdé, Monsieur Antoyi Soilihi pour l’intervention des militaires du camp de Mdé en-dehors d’un cadre légal,
– La désignation d’un procureur spécial avec les pleins pouvoirs pour enquêter sur les assassinats de Ahamada GAZON, soupçonné de braquage à la douane, du commandant Faoissali Abdousalam et le gendarme Nacer Abdourazak dans le camp militaire de Kandaani, du Docteur Ahmed Mohamed Djaza, ancien président de la commission électorale indépendante, du Major Hakim, alias BAPALE, et du jeune Ayamane Nourdine, soupçonné de vol… afin d’organiser des audiences spécifiques pour chaque victime.
Maitre Ben Ali AHMED
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