Voici une petite clarification, à propos des 32 millions pour le coût de la mission du ministre des finances avec deux personnes aux assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale.

D’abord, il faudrait savoir qu’avec 32 millions kmf, soit 64.000€, c’est plus que le nécessaire pour réhabiliter une école primaire du CP au CM2, en y ajoutant des toilettes, de l’énergie solaire et une salle d’initiation à l’informatique. Pour preuve, une décision de la Mairie de Sarcelles, dans le cadre de la coopération décentralisée évalua à 50.000€, le montant accordé à la réhabilitation totale de l’école de Tsidjé. Ce qui, évidemment, fut l’occasion d’une double fête pour les habitants de la petite ville et de la communauté de ses originaires établis en France…
Mais, pour revenir à notre super délégation à Washington, il conviendrait aussi de savoir que, d’une part, les institutions financières internationales telles que celles de Bretton Woods, ainsi que la Banque Islamique de Développement (BID) et la Banque Africaine de Développement (BAD) remboursent aux participants (notamment des pays dits en développement) les dépenses occasionnées, avec des taux de perdiem encore plus élevés que ce niveau fixé aux Comores.
D’autre part, ces assemblées annuelles sont en réalité une « grande messe » où des pays comme les Comores n’ont pas vraiment voix au « gospel » et se contentent d’applaudir. Dans le meilleur des cas, la délégation pourrait avoir 2 à 3 séances de travail avec des responsables de la BM, du FMI et d’un autre « partenaire au développement », pour reprendre le langage consacré qui signifie le plus souvent un créancier qui souhaiterait avoir des explications sur les arriérés de paiement.
Quant à prévoir une provision de 10 millions kmf (20.000€) pour l’éventualité d’une « communication », on pourrait se dire que ce serait dans les normes des coûts d’une cérémonie dans le centre de la capitale américaine. Cependant, non seulement ce n’est pas une obligation mais, en outre, cela ne saurait s’improviser.
En effet, les délégations présentes y arrivent déjà avec un programme à l’avance et, on ne débarque pas à Washington, pour se mettre à chercher une salle, un traiteur et même un restaurant, ainsi qu’un service spécialisé pour lancer des invitations de ce genre. Soit c’est prévu et annoncé dans un agenda communiqué aux intéressés pour qu’ils l’intègrent dans leur timing. Soit on prendrait le risque de ne point toucher le public cible recherché et dépenser ainsi que pour de la figuration.
Conclusion
De qui se moque t-on alors ? D’un pays, par exemple, comme le Japon qui fait partie des décideurs de la BM, du FMI et de la BAD (en tant que grand contributeur) et qui, en échange de ses navires qui pêchent régulièrement dans nos eaux, s’évertue chaque année à fournir à l’Etat comorien une cargaison de riz d’une valeur de 2 millions de dollars pour que le produit de la vente contribue à des actions sociales, dont la construction ou la rénovation des écoles ?
Ou au citoyen lambda lequel, prit en tenailles par les vicissitudes du quotidien, s’efforce de tirer le diable par la queue pour la survie ?
Et dans tout ça, on sait que Mze Chei Oubeid (à la Direction Générale des Douanes depuis l’époque du Président Abdallah, c-à-d avant la chute du mur de Berlin, et « réformateur » en chef du ministère !) est un habitué de ces missions depuis donc bien avant la présidence tournante. Et, naturellement, il se moque éperdument de ce « tralala » de représentation politico-institutionnelle.
Mais, que diable va vraiment y faire dans ces rencontres d’argentiers, notre Commissaire au Plan avec sa formation en sciences de l’éducation?
En lieu et place du TPG ou de tout autre haut dignitaire des finances publics, va t-il pour y plaider un quelconque fonds en faveur d’une école de l’émergence?
Il n’est pas interdit de rêver…
salam-politis.com
Nour El Fath Azali est flashé par Pandora Papers – Comores Salam Politis (salam-politis.com)
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