Lettre ouverte à l’attention de
Son Excellence Monsieur Alfredo Mavunga, Président
du Conseil de Paix et de Sécurité (CPS)
Union Africaine Addis Abeba
Excellence
Le Mouvement du 17 février (M17) représentant l’unique voix de l’opposition de l’île autonome de Mohéli, se référant au communiqué adopté par le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS), lors de sa 1039ème réunion tenue le 19 octobre 2021, sur la situation aux Comores, présente ses compliments à l’Union Africaine pour son soutien à la stabilité, à l’unité et à l’intégrité du territoire de l’Union des Comores. Faisant suite au communiqué ci-dessus mentionné, par lequel vous encouragez tous les dirigeants politiques de l’opposition comme du gouvernement….à participer activement au dialogue national inter-comorien, le Mouvement du 17 février porte à votre connaissance, les précisions suivantes :
L’Union Africaine est l’organisation internationale qui a le plus représenté le Continent africain et la Communauté internationale dans la signature à Fomboni Mohéli le 17 février 2001, de l’Accord-cadre de réconciliation nationale. C’est votre organisation qui a le plus contribué au règlement de la crise séparatiste comorienne, de 1997 à 2008 (année du débarquement à Anjouan, des unités militaires de l’Union Africaine). Le peuple comorien est reconnaissant. Il prit acte pour noter que l’Union Africaine est le meilleur garant international de la paix et la stabilité de l’Union des Comores, c’est-à-dire des Accords de Fomboni et la constitution du 23 décembre 2001 qui en est issue.
Or, le Mouvement du 17 février (M17) a constaté avec une amère déception, que vous entérinez les manœuvres dilatoires de cette dictature sanglante, qui a tripatouillé la constitution de 2001 pour imposer un deuxième mandat, contre la constitution qui fit élire le Colonel Azali pour un mandat unique de cinq ans non renouvelable de suite. Le problème est constitutionnel ; il ne se réduit pas à la sécurité en vue des élections incongrues et anticonstitutionnelles en 2024. Notre déception fut amère également, lorsque vous avez abandonné l’engagement pris de rencontrer l’opposition dans les îles, et que vous êtes restés à Moroni, à la grande satisfaction du Colonel Azali.
Sur ce, Mohéli prendra ses responsabilités. Elle assumera son rôle historique d’équilibre et de havre de paix dans l’Union, si et seulement si, les acquis démocratiques du cadre constitutionnel du 23 décembre 2001, sont respectés et préservés. Ces acquis constitutionnels libèrent Mohéli du statut de minorité nationale oubliée, négligée et méprisée. A plusieurs reprises, Mohéli a assumé cette pacification entre les îles belligérantes, en offrant un territoire d’assise à la réconciliation nationale du 17 février 2001.
Sans minimiser les défis économiques auxquels l’Union des Comores est confrontée, le Mouvement du 17 février (M17) est profondément préoccupé par la violation inacceptable des règles convenues d’un commun accord, prescrites par la constitution du 23 décembre 2001 sur la présidence tournante et l’autonomie large des îles, au terme de l’Accord-cadre de Fomboni. Cette violation flagrante des règles de la vie commune, remet en cause l’existence même de Mohéli, en tant qu’entité intangible de l’Union, jouissant des mêmes droits que la Grande-Comore et Anjouan. Ce droit fondamental protégé par la constitution de 2001 et remis en cause par cette dictature personnelle, nous a gravement interpellé sur la sécurité de l’entité insulaire de Mohéli au sein de l’Union des Comores.
Aussi, le Mouvement du 17 février (M17) tire la sonnette d’alarme pour dire aux Mohéliens de l’intérieur comme de l’extérieur, à ses alliés du Front commun des forces vives, à la diaspora, à l’ensemble des Comoriens et à la communauté internationale,
- Que la sincérité du dialogue national inclusif, se mesure à l’aune du respect, de l’observation scrupuleuse du cadre légal et des règles de fonctionnement qui nous ont valu quinze années de stabilité politique et d’alternance démocratique.
- Que Mohéli fera usage de son droit de véto contre tout dialogue et manœuvres qui occulteraient l’incontournable retour à l’ancien ordre constitutionnel, c’est-à-dire à la présidence tournante de 2021 pour Anjouan, et de 2026 pour Mohéli.
Veuillez agréer Excellence, l’assurance de notre haute considération.
Le Bureau exécutif du Mouvement du 17 février (M17)
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