Mesdames et Messieurs,
Le 12 octobre dernier, le pouvoir dictatorial en cours en Union des Comores a franchi un nouveau pallier dans la terrible répression que subit la population Comorienne.
En effet, voulant imposer par un arrêté ministériel illégitime et illégal le moment de toute cérémonie commémorative de l’anniversaire du Prophète Muhammad (saw), le gouvernement de fait a organisé une descente militaire dans la localité de Mbeni, chef lie du Nord de la Grande Comore. Bilan :

Les victimes à Mbéni
23 personnes blessées par balles réelles dont 3 nécessitent une meilleure investigation et une prise en charge à l’étranger ;
Plus de 130 arrestations d’hommes et de femmes de tous âges dont un homme d’affaires de 73 ans. Ils sont enlevé en pyjama et battu à coups de barre de fer 6 et une dame arrachée des toilettes ;
Un hôpital soumis à des actes de violences inqualifiable avec des équipements médicaux détruits. Son équipe médicale est emprisonnée pour avoir précisé le nombre et l’état des victimes ;
Des dizaines de maisons sont saccagées, pillées et vidées de ses biens sous prétexte de recherches des coupables. Des jeunes se sont révoltés et incendiés des résidences de dignitaires du régime en place. C’est suite à l’usage du gaz lacrymogène, des armes à feu à balle réelles, contre des fidèles dans la mosquée. Des actes d’une violence particulièrement disproportionnée, ne répondant à aucun fondement religieux ni social. Rien que sa phobie contre des gens de se regrouper il est contre. Pour lui il y a un risque de fomenter un coup contre son pouvoir illégal et illégitime.
Un carnage contre des citoyens dans une cérémonie religieuse dans la journée. Le motif prétexté est que cela incite les agents des administrations publiques à ne pas respecter le temps de travail. Non seulement cela est sans logique mais, la ville de Mbéni organise cette manifestation à 16h chaque année. Mbeni veut permettre aux participants de pouvoir retourner dans leurs localités respectifs, avant le coucher du soleil. L’état défectueux des routes et les délestages récurrents d’Electricité ne permettent la circulation la nuit.
Ambassadeur BADJRAFIL
Mesdames et Messieurs,
Naïvement, on aurait pu s’attendre à ce que l’Ambassadeur BADJRAFIL qui représente les Comores auprès de votre auguste institution, en charge de l’Education, la Science et la Culture, et de surcroît un Imam qui se prévaut de compétences universitaires, on aurait espéré que cette personnalité exprimerait au moins de la compassion devant une telle désolation jamais vécue dans un archipel dont le caractère pacifique de sa population est typique.
Hélas, on ne l’entendra toujours pas. Il n’osera pas dire un mot comme le ferait un intellectuel croyant. Il se comporte plutôt comme rien ne s’est passé dans son pays, et applaudie le président de fait et ses milices, comme un rescapé politique qui cherche à se faire élire.
C’est plutôt dans sa localité d’origine, celle de son oncle le chef d’état-major d’une armée sanguinaire et liberticide que fut reçu le lendemain, pour une cérémonie identique, le Colonel putschiste Assoumani Azali, toujours Chef de l’Etat de fait, plus d’un an après la fin de son mandat. Il s’autoproclame Imam et ne cesse de commettre publiquement à chaque fois qu’il apparait, des bévues, en s’inventant capable de citer de mémoire des versets du St-Coran et des hadiths du Prophète de l’islam.
Assoumani Azali et la terreur
Il convient de rappeler que déjà en 1992, alors Chef d’état-major, le même Colonel sévit avec sa brutalité quasi caractérielle contre les habitants de Mbeni, avait rassemblés la population dans un stade pour des exactions humiliantes.
De même, après son putsch, il n’hésita guère à faire tirer à balles réelles contre des manifestants contre une hausse des prix des produits pétroliers entraînant une hausse vertigineuse des prix des denrées de première nécessité. Avant de récidiver, un jour de l’eid el-kebir, contre ceux qui exigeaient le respect des compétences constitutionnelles dévolues aux îles autonomes qui composent l’Union des Comores. Ce qui obligea le Président Sud-africain Mbeki à se rendre à Moroni, au nom de l’Union Africaine, pour la mobilisation d’une force africaine de sécurisation (AMISEC) d’élections présidentielles remportées par un opposant indépendant M.Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, à plus de 58%.
Ce dernier est, désormais, emprisonné depuis plus de 4 années, sans aucune forme de procès, par un simple ukase du même colonel rancunier. Évidemment, la même ignominie qu’il déploie encore une fois aujourd’hui contre cette vaillante population de Mbeni qui, obstinément, refuse de l’inviter à aller diriger la prière hebdomadaire du vendredi dans leur cité connue pour son attachement à ses valeurs indéfectibles.
La diaspora est solidaire avec Mbéni
C’est donc à la fois dans la tristesse et la solidarité agissante face à cette tragédie du 12 octobre 2022 qui restera marquée dans les annales de l’Histoire des Comores et de la ville de Mbeni en particulier, que la diaspora comorienne en France, forte de quelques 400.000 âmes, tient à vous saisir de sa profonde conviction que l’émotion suscitée par un si douloureux événement ne tardera point à faire jaillir la colère populaire longtemps contenue, afin que les coupables, les commanditaires et leurs affidés, soient traduits devant les tribunaux, eu égard aux droits des victimes, conformément à une justice équitable, transparente et digne.
Avec nos compliments ainsi que nos vifs remerciements pour l’attention que vous ne manquerez pas d’accorder à la présente lettre pour la dignité humaine contre toute forme de barbarie, nous vous renouvelons, Excellences, Mesdames et Messieurs, l’expression de notre sincère considération.
Paris le 19 Octobre 2022
Le Collectif de la Diaspora Comorienne de Paris.
Le Docteur Mohamed Bajrafil, l’oncle et la loi du talion – Comores Salam Politis (salam-politis.com)
Bajrafil a encore frappé au bas de la ceinture – Comores Salam Politis (salam-politis.com)
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