Clément BoutinLe 25/05/2022 à 0:21

Bahia Bakari, l’unique survivante du crash d’un avion de la Yemenia Airways, le 30 juin 2009, raconte ce mardi soir sur BFMTV ce dont elle se souvient et ce qu’elle attend du procès de la compagnie aérienne qui s’est ouvert à Paris.
« Personne n’a d’explications sur le fait que j’ai survécu. » Bahia Bakari a 12 ans, le 30 juin 2009, quand un Airbus A310 de la Yemenia Airways s’abîme en mer au large des Comores. Elle est la seule survivante de ce crash, qui a coûté la vie à 152 personnes, dont sa mère.
Deux semaines après l’ouverture du procès de la compagnie aérienne pour « homicides et blessures involontaires », le 9 mai dernier à Paris, la jeune femme a témoigné à la barre lundi. Sur BFMTV, ce mardi soir, elle raconte se souvenir de l’annonce de l’atterrissage, suivie de celle des mesures de sécurité.
« On nous demande d’attacher nos ceintures, de redresser nos sièges. Les hôtesses passent pour vérifier que nos ceintures sont bien attachées. Je sens des turbulences, personne ne réagit. Je sens comme une décharge électrique dans tout mon corps. Là j’ai un trou noir. Je me réveille dans l’eau. Je n’ai pas de souvenirs entre le moment où j’étais assise et celui où je me retrouve dans l’eau, sans siège et sans ceinture », se souvient-elle avec calme.
Elle passera 11 heures dans l’Océan indien, accrochée à un débris d’avion, avant d’être secourue par un bateau la ramenant à Moroni, la capitale de l’Union des Comores.
« On a besoin de tourner la page »
Sur notre antenne, la vingtenaire souligne avoir forcément oublié des choses, involontairement, « avec le temps ». Mais elle a aussi cherché à « enfouir certains souvenirs pour avancer dans [sa] vie ». Elle a réussi à mener « une vie normale », être allée à l’école, avoir fait des études. Elle travaille aujourd’hui dans l’immobilier.
De ce procès, Bahia Bakari attend de savoir « la vérité sur ce qu’il s’est passé », souhaite que « la lumière soit faite car ça fait 13 ans que l’on attend ce procès ».
« On ne sait pas de manière précise qui est responsable de cet accident. On a besoin qu’un responsable soit désigné pour passer à autre chose, car on a perdu nos proches et ça a impacté nos vies à tout jamais. On a besoin de tourner la page et de ne plus avoir à se battre pour obtenir des éclaircissements », a-t-elle poursuivi.
Bahia Bakari et les proches des victimes devront encore attendre une semaine, le 2 juin, pour que le procès de la Yemenia Airways arrive à sa fin.
Clément Boutin
Journaliste BFMTV
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