Bonne question ! La Tunisie est la rescapée du printemps dite Arabe. La révolution du Jasmin qui chassa le clan Ben Ali au pouvoir a vu l’implantation du mouvement Ennahdha frériste dominé la classe politique tunisienne. Les premières élections ce sont les hommes et femmes de Rachid Ghannouchi qui prennent La part du Lion.

Cela n’est pas sans poser problème vu qu’il y a toujours et dans tous les pays des gens qui ont reçu » le droit de la nature » de gouverner les autres. Même s’ils sont battues à la loyale et dans les règles de l’Art. Selon l’intelligentsia tunisienne, Ennahdha est censé être à jamais un mouvement contestataire voir méprisable. Pire encore, un mouvement à dissoudre de la seule et unique faute qu’ils sont frères musulmans.
En effet cela est théoriquement possible mais sans compter sur le vieux routier Rachid Ghannouchi. Ce dernier résiste, pourtant dans des pays qui se respectent c’est de lui que la classe politique devait composer avec. Les premiers élections poste Ben Ali, Ennahdha en tête mais n’a pas pu vraiment gouverner. Ennahdha a eu une cohabitation avec Moncef Marzouki comme cela est possible dans beaucoup de pays qui privilégient le consensus.
En suite Nidaa Tounes de Béji Caïd Essebsi arrive au pouvoir avec une majorité confortable. Ennahdha reste le deuxième parti de la Tunisie. Toujours le parti donne une préférence pour l’ARP que la présidence. La constitution tunisienne est semi-présidentielle et semi-parlementaire.
Les derniers élections, on a vu un Rachid Ghannouchi avec une volonté de snober les élections présidentielles ce qui lui a valu quelques défections de ses hommes sur cette lignée. Finalement ils ont présenté un candidat sans vraiment se donner les moyens de gagner. A l’inverse on a un candidat professeur de droit qui se présente comme antisystème sans parti politique sans député. La crise qui secoue la Tunisie aujourd’hui est née dès le top départ.
Par conséquent on a comme résultat Ennahdha de Rachid Gannouchi à la tête de l’Assemblé des Représentants du Peuple et un Kaïs Saïed de la Kasbah (la présidence). Ce dernier qui n’a pas voulu avoir une majorité à l’ARP pourtant professeur de droit veut dominer aujourd’hui le gouvernement. Un gouvernement qui a eu l’aval du parlement se heurte à un président qui ne reconnait qu’une seule élection en Tunisie : la présidentielle, la sienne en oubliant que Ghannouchi a fait le chemin inverse et veut sa place lui aussi.
En Tunisie on manifeste dans la rue, au parlement et tous les sites Internet contre Rachid Ghannouchi président du parlement mais pas contre le président de la République. Or ce dernier est le seul responsable de la crise actuelle en voulant être président sans parlement.
Tout le monde dans la rue. Les politiques contre Ennahda soutient de poids du gouvernement et les islamistes contre Kais Saied qui ne veut plus les voire. Il faut toujours lire la constitution avant d’aller la bloquée. Les textes sont toujours innocents mais c’est le tempérament des politiques qui coule les Etats.
Salam Politis
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