Mes chers camarades de lutte, Salam anleykum
Aujourd’hui, je vais vous parler d’une date, une date qui résonne dans le cœur de toutes les femmes, la journée internationale des droits des femmes.

Le 8 mars 2022, comme tous les ans le monde a fêté la journée internationale des droits des femmes. Cette date si importante aux yeux de la femme dans le monde entier est une occasion de montrer le chemin souvent semé d’embuches que la femme a parcouru pour arriver là où elle se trouve aujourd’hui.
Sachez que le Comorien n’a pas attendu le 8 mars pour donner des droits à la femme. Cette dernière a toujours été le centre de l’univers de la famille. Elle est aimée, chouchoutée, elle est l’héritière, elle bénéficie d’un système matriarcal bref elle est la vie au sein de la famille et sa fête ne se limite pas à une seule journée mais plutôt 365 jours par an.
Le 8 mars 2022 des Comoriennes et Comoriens n’ont pas raté l’occasion de fêter la journée de la femme. Dans les rues de Moroni, plusieurs personnes dont des femmes surtout des femmes de premier rang, ont dansé dans la capitale pour certaines c’était l’occasion de faire la fête.
Lesso attachés au niveau de la taille comme à l’époque quand les hommes célébraient les mariages de leurs sœurs.
En soit-ce n’est pas un problème. Mais comment peut-on avoir la décence de fêter la journée internationale de la femme aux Comores quand on sait que les droits de la femme comorienne sont bafoués. La femme est muselée, réduite à une simple observatrice.
Comment peut-on célébrer la journée internationale de la femme dans un pays où des femmes non armées ont été malmenées par l’armée juste à cause d’une simple manifestation, sans aucune voix ne se lève pour dire « tsihaki ».
Le pays où une brave femme enseignante a passé des mois en prison juste parce qu’elle a brandi un panneau indiquant « pour un Etat de droit aux Comores » comment peut-on parler d’une journée de la femme aux Comores quand on sait qu’une femme âgée s’est fait arrêter par la police, son crime c’est d’avoir gentiment offert un thé à des passants. Nous ne sommes pas bêtes, nous savons que si cette dame s’est fait arrêter c’est parce que elle a osé mettre au monde un militant de l’état de droit aux Comores d’un côté et comme si ce n’était pas assez, elle s’est permis d’offrir à manger aux Mabedja.
Ces femmes qui ont défilé dans les rues de Moroni pour fêter la journée internationale des droits de la femme ont-elles pensé un tout petit peu aux femmes des prisonniers politiques. Ces brave dames qui attendent depuis des années le jugement de leurs maris pris en otage par un groupe de malfaiteurs qui se sont placés au-dessus de toute forme de loi.
Croyez-vous que les femmes des personnes abattues de sang froid dans les camps de concentration aient la foi de fêter avec vous la journée internationale des droits des femmes ?
On notera aussi le cas des femmes victimes de violences en tous genres, cas sur lequel la justice comorienne ferme les yeux volontairement. Une femme vient de mourir car son mari lui a interdit une transfusion sanguine urgente sinon il allait divorcer. Vous vous doutez bien qu’avec une justice réelle dans notre cher pays, le mari aurait réfléchi à deux fois avant d’agir de la sorte.
Un peu d’humilité. La femme comorienne n’a pas besoin d’un djaliko à l’heure actuelle. Elle se bat pour un Etat de droit.
La justice divine a protégé la femme mais celle des hommes a bafoué ses droits.
Tahamida AHAMADA
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