Les qualificatifs qui ressemblent à tous les dirigeants politiques comoriens actuels et qui collent parfaitement à la peau du dictateur mégalomane et sanguinaire Azali, de ses courtisans et des griots qui l’entourent ont été prononcés avec aisance et une incontestable solennité par Madame la Représentante de l’Union Européenne en Union des Comores et amplifiés sans aucune exagération par Monsieur l’Ambassadeur de France ce 3 décembre 2022 à Moroni. De telles déclarations corroborent celles de l’opposition comorienne qui n’a pas cessé de dénoncer le comportement d’un Grand banditisme qui sévit au sommet de l’État comorien, un Etat réduit à la sphère privée d’un clan familial et de copinage qui manie dans l’opacité absolue l’argent public des Comoriens ou émanant de l’aide au développement.
Le désordre, l’incompétence et la corruption à tous les niveaux de l’appareil de l’Etat ne sont étrangers à personne. Et d’ajouter qu’il n’y a rien de surprenant lorsqu’un incompétent qui préside à la destinée d’un pays par usurpation de la fonction qu’il occupe soit entouré par des gens également incompétents. A l’exemple d’un magistrat qui se prononça sous les ordres du dictateur Azali en disant, lors de la mascarade de procès sur la citoyenneté économique, qu’il prononce, non pas des peines lourdes mais la perpétuité à l’encontre des principaux opposants au dictateur, que sont l’ancien Président SAMBI et le Vice Président MOHAMED ALI SOILIHI.
Toutefois, à un moment crucial de survie d’un peuple pris en otage par un clan mafieux sans foi ni loi, les partenaires des Comores ne peuvent plus se contenter de verser des larmes de crocodile et laisser le champ libre au tyran Assoumani Azali et à ses complices de parachever leur œuvre diabolique d’un démantèlement minutieusement programmé des institutions et de l’Etat comoriens depuis de longues dates.
Les partenaires des Comores n’ont pas oublié, nous l’espérons, que ce régime dictatorial qui a balayé d’un revers de manche l’institution de l’anticorruption ne peut et ne voudra en aucun moment mettre de l’ordre dans les Finances publiques alors que les détournements, le raquette ou matraquage fiscal et l’opacité sont érigés en lieu et place de l’anti-corruption et devenus par conséquent un mode de gouvernance.
L’Union Européenne, comme d’autres partenaires des Comores et les institutions financières internationales (FMI, Banque Mondiale…et j’en passe) savent pertinemment qu’ils continuent d’engraisser le régime dictatorial et sanguinaire comorien à hauteur de plusieurs milliards dont les citoyens comoriens ne verront jamais et ni la couleur et ni la destination, et pourtant ils continuent à le faire malgré eux. Mais ne s’agit-il pas là de non assistance à peuple en danger?
Je crois que tout le monde, aussi bien du côté de l’UE que du FMI et de la Banque Mondiale, doit ouvrir davantage les yeux et observer avec objectivité le sort tragique réservé au peuple comorien, un peuple abusé et broyé, martyrisé, déshumanisé et jeté en pâture par un seul homme assoiffé de pouvoir et cupidement obsédé par l’argent. Si ma modeste et petite voix n’est pas écoutée par ceux et celle qui ont les voies et les moyen de dire « STOP » à ce despote machiavélique narcissique, alors qu’ils ne se mordent pas les doigts, le jour – et ce jour-là peut ne pas tarder à venir – où les Comoriens épris de paix et de liberté décideront de faire partir ce régime sanguinaire par tous les moyens. Et ce jour-là, chacun tirera les conséquences qui s’imposent.
Et de terminer cette tribune par rappeler que le caractère de l’universalité des Droits de l’Homme ne peut pas ne pas s’appliquer au peuple comorien pris au piège d’un régime d’exception qui instrumentalise la Justice, sa justice, aux fins de museler toute velléité et toute l’expression et l’existence d’une opposition digne de ce nom. Que les démocrates de ce Monde devenu un village planétaire par de petits objets de connexion à haut débit nous montrent que le respect des Droits de l’Homme n’est pas un vain mot et pas plus un concept désuet et d’après-guerre. Ou vous contentez-vous d’assister impuissants à une guerre civile en Union des Comores?
Le 9 décembre 2022
Hassani ABDOU
Dernière lettre de Said Hassan Said Hachim à son peuple – Comores Salam Politis (salam-politis.com)
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