Le Mali et la Côte d’Ivoire vivent depuis quelque temps de graves crises sociales et politiques appelées à retenir l’attention du monde. De Port Louis à Dakar, d’Alger au Cap, les peuples du continent ont particulièrement le regard tourné vers Bamako, Abidjan et dans une large mesure, Conakry. Excédés par la mauvaise gouvernance de leurs dirigeants, les Maliens, les Ivoiriens et les Guinéens sont révoltés, expriment par toutes sortes de moyens leur volonté d’en finir avec le mal-vivre et la confiscation de leurs libertés et de leurs droits , notamment le droit à choisir leurs dirigeants dans la transparence, la sincérité et le respect des échéances constitutionnelles.
A Bamako, après des semaines de troubles et de manifestations durement réprimées, le Président Ibrahim Boubacar Keïta a été déposé et a soumis sa démission à la suite d’une intervention de l’armée malienne, tandis qu’à Abidjan et à Conakry les peuples refusent le tripatouillage et le contournement de la constitution, exigent le strict respect des échéances électorales constitutionnelles.
Subissant le même type d’autoritarisme et les mêmes conséquences désastreuses pour sar vie et l’avenir des générations futures, confronté au même défi de prendre en mains son destin, le peuple comorien ne peut que comprendre et se mettre aux côtés des peuples frères du Mali, de Côte d’Ivoire et de Guinée. Les peuples d’Afrique en ont décidément assez de ce qu’ils endurent comme misère, maladies, oppression et répression. Ces situations inacceptables soulignent l’échec des indépendances, dont certains pays célèbrent en cette année 2020, dans une tiédeur que ne justifie pas la seule crise sanitaire du coronavirus, le soixantième anniversaire.
La stabilité de tous les pays, la paix du monde et l’intérêt bien compris des pays et des peuples exigent que la communauté internationale réajuste sa vision des choses. Car les peuples ne comprennent pas que la communauté des nations soit toujours prompte et ferme à s’émouvoir et à condamner lorsque l’armée se place aux côtés du peuple et moins lorsque, au service des tyrans, elle réprime, emprisonne, torture, tue, assassine des opposants et des démocrates. Le respect des règles et de l’ordre constitutionnels ne peut être exigé des seuls peuples quand il est constamment bafoué par les dictateurs dont les exactions ne suscitent que des murmures de « préoccupations » de la part des organisations internationales.
Les comoriens sont confiants qu’après les indépendances et la victoire sur l’apartheid, ce premier centenaire du troisième millénaire sera, pour l’Afrique, celui de la conquête des libertés, de la démocratie et de l’accès à une vie meilleure, à l’égale des pays et des peuples du monde entier dans une communauté de destin de l’humanité.
Moroni, le 20 août 2020
Le Front commun pour la résistance
Laisser un commentaire
Vous devez vous connecter pour publier un commentaire.