Le Coordonnateur de l’action gouvernementale à Anjouan, Nourdine Midiladji est la cible d’accusations de corruption et de détournement d’argent destiné aux institutions de l’Union sur l’île triangulaire.
Il reconnait avoir été contacté par le Directeur administratif et financier (daf) du Secrétariat Général du Gouvernement(Sgg), pour qu’il transmette des coordonnées bancaires dans le but de verser de l’argent de l’essence des véhicules des différents services déconcentrés de l’Etat à Anjouan.De l’argent public sur un compte privé, l’Affaire Midiladji illustre l’amateurisme dans la gestion de l’Etat.
Qu’à cela ne tienne, il décide d’envoyer son numéro de compte personnel. Une fois l’argent sur son compte à la Poste , il le distribue selon lui, aux personnes étant sur la liste. Mais lorsqu’il a fallu encaisser les sommes, la banque refuse car le solde est insuffisant.
Selon le coordonnateur, il avait un découvert qu’il devait rembourser avant janvier. L’institution financière a donc pris l’argent du virement du SGG pour combler le découvert. Incroyable mais vrai. Comment voulez vous que le monde nous prenne au sérieux?
Midiladji explique qu’il a réussi a trouvé une solution pour donner l’argent du carburant à tout ceux qui en avaient droit. Même si d’autres se plaignent de n’avoir jamais reçu leur dû.
Cet incident reflète l’amateurisme dans la gestion des affaires de l’Etat sous le régime Azali et soulève énormément de questions.
Comment le représentant du pouvoir central peut se permettre de donner son rib, pour que l’on lui verse de l’argent public. Pourquoi pas son paypal pendant que nous y sommes?
Comment se fait-il que le secrétariat général du gouvernement ne sache pas sur quel compte, faut-il verser les dotations de l’Etat pour les institutions de la République, telle que la Justice ou la sécurité civile et accepte d’effectuer des virements sur des comptes privés?
Ceci est symptomatique de la mauvaise gouvernance qui règne dans notre pays, même les comptes des associations villageoises sont tenues avec plus de rigueur et ne se permettent pas ce genre de pratique.
Au delà du coté anecdotique, cette affaire est aussi révélatrice des travers de la centralisation à outrance opérée depuis l’entrée en vigueur de la constitution de 2018 d’Azali, qui a enterré la décentralisation au profit d’un système d’état unitaire. Même pour mettre de l’essence dans le véhicule d’un magistrat ou un camion de pompier à Anjouan ou à Moheli, l’argent doit venir de Moroni.
Une régression regrettable qui ne fera qu’aggraver une situation déjà chaotique dans l’administration.
Surfacturations dans les sociétés d’Etat, implications dans des trafics criminels internationaux aux douanes et aéroports, abus de biens publics, amateurisme, ce qui se produit sous le régime Azali illustre parfaitement la parole du politicien britannique du 19è siècle Lord Acton : « Power tends to corrupt, and absolute power corrupts absolutely. » (le pouvoir tend à corrompre, le pouvoir absolu corrompt absolument.)
En l’absence de contrepouvoirs et d’un état de droit, les azalistes se permettent tout avec un sentiment d’impunité jamais égalé.
Mohamed Moussa AlComorya
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