Le Front commun des forces vives contre la dictature avait appelé lors d’une conférence de presse tenue le 22 mai à un rassemblement populaire le 26 mai pour dresser le bilan de cinq longues années de dérives dictatoriales. Ce 26 mai 2021 marque en effet la fin du mandat d’Azali Assoumani, « élu » en 2016 pour une mandature de 5 ans au terme de la constitution.
Même si le pouvoir a tenté d’empêcher le rassemblement par la mitraillette, les bombes lacrymogènes les barrages militaires érigés sur tous les artères conduisant vers Moroni, l’événement du 26 mai a été un succès total. Toute la journée la capitale a été une ville morte ; les transports, les magasins, les marchés, l’administration elle-même, tout a été paralysé. La preuve de l’impopularité de la dictature est de nouveau établie et à un niveau encore plus élevé. La cérémonie de ce qui n’est plus Béit-Salaam, mais plutôt « Béit-machaka » – la maison de toutes les dérives –, montée par le pouvoir n’a été que la pâle figure d’une dictature en fin de vie.
Annoncée comme le lieu du rassemblement, la place du Karthala a été investie par l’armée et transformée en camp d’occupation comme par des troupes ennemies. Les manifestants ont replié place Ajao où se sont déroulés des heurts entre manifestants et forces de répression.
Le rassemblement s’est finalement tenu dans la ville de Mkazi où les dirigeants du Front commun ont délivré le message du rejet de la dictature et du constat selon lequel un vide juridique s’est désormais installé à la tête de l’Etat depuis ce mercredi 26 mai à minuit.
Les Comoriens et le monde entier savent que depuis le 30 avril 1999 où Azali a fait brusquement irruption dans la scène politique à travers son coup d’Etat, il s’est révélé comme l’homme de l’irrespect permanent de la Constitution et des lois de la République, l’homme du mépris de la République elle-même. Il n’a réussi qu’à agglomérer autour de lui un groupe d’hommes et de femmes unis non pas par une ambition pour les Comores mais par la recherche insatiable de l’intérêt personnel et égoïste.
Pendant ces cinq dernières années les Comores ont donc enregistré la plus grande régression de leur économie depuis l’indépendance ; la vie n’y a jamais été aussi chère, le chômage aussi étendu, le secteur social et la société elle-même en aussi pire déliquescence, les institutions de la Républiques aussi effondrées et aux ordres. Rarement les libertés et les droits des gens ont été aussi étouffés ; rarement l’Etat a commis autant de crimes de sang ; rarement les Comores ont connu des dirigeants aussi sourds et aveugles.
C’est donc d’un pays, d’une nation et d’une République en ruine que les futurs dirigeants et le peuple comoriens vont devoir hériter après Azali.
Le succès de la journée du 26 mai appelle à mobiliser toutes les forces susceptibles d’être mobilisées, à rassembler toutes les énergies et les intelligences, à redoubler d’efforts pour délivrer le pays de l’enfer de la dictature d’Azali Assoumani et son groupe et entamer l’oeuvre historique de la reconstruction des Comores.
Moroni, le 27 mai 2021
LE SECRETARIAT EXECUTIF
DU FRONT COMMUN DES FORCES VIVES
CONTRE LA DICATTURE
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