Conseil National de Transition
Allocution prononcée par Mouigni Baraka Said Soilihi Président du Conseil National de Transition sur l’état sanitaire du pays.
Ntsoudjini le 5 février 2021
Comoriennes, Comoriens, Mes chers compatriotes,
À la vieille du nouvel an, comme il était de tradition, j’ai eu le privilège et le plaisir de m’adresser à vous pour vous présenter mess voeux de bonheur, de prospérité et de bonne santé.
Quelques semaines plus tard, voilà qu’aujourd’hui, pour d’autres circonstances malheureusement très douloureuses, dans ce contexte sanitaire particulièrement meurtrier, j’ai jugé nécessaire de revenir devant vous, dans un état affligeant, dont ma tristesse, comme la vôtre je le sais, ne peut être mesurée. Oui, comme vous, j’implore Allah, le Tout Puissant, de conjurer nos douleurs puisque je mesure en effet – avec gravité – combien notre pays est durement frappé par la Covid19. Le lot des morts dépasse l’entendement même si, musulmans que nous sommes, nous acceptons que de Dieu nous venons, de Lui et vers Lui nous retournons.
2021, alors qu’elle n’est qu’à ses débuts, sur l’ensemble du territoire national, de Mayotte à Ngazidja en traversant Anjouan et Mohéli, le constat est sans appel : le bilan est lourd de conséquences et c’est un véritable cataclysme national.
Chacun d’entre nous mesure avec gravité le lourd tribut payé par un peuple d’à peine quelques 700 000 habitants. A cet instant T, en se basant sur le bilan aléatoire que nous donne la Direction générale de la santé, l’on compte plus de 100 morts non compris ceux décédés à Mayotte ; non ceux qui meurent dans l’anonymat par manque de prise en charge. C’est un véritable hécatombe.
Il y a une spécificité de partage de douleurs dans notre pays : un deuil d’une famille est un deuil du village. Un deuil du village est un deuil de l’île. Un deuil de l’île est un deuil de tout le pays. Nous sommes tous solidaires dans la tristesse ; nous sommes tous affligés dans la douleur.
Je voudrais donc, en ce moment d’affliction, de peine profonde, présenter à la nation tout entière, au nom du Conseil National de Transition, de l’ensemble de l’opposition, des mouvements et de la société civile pour asseoir l’Etat de droit et à mon nom personnel, nos condoléances les plus attristées aux familles des victimes frappées par cette pandémie. Et à nos morts que la terre leur soit légère et que les portes du paradis leurs soient grandement ouvertes inch’Allah taanlah !
Mes chers Compatriotes,
Malheureusement nous n’en avons pas encore fini avec cette pandémie. Hélas, je le regrette énormément que je ne sois porteur de bonne nouvelle. Bien au contraire ! La gestion amateur et catastrophique de cette maladie dès son apparition, par les autorités de fait qui ont pris notre pays en otage, ne laisse présager un optimisme réjouissant.
Loin d’avoir tirer les leçons de leurs échecs, elles sont dans le déni, la manipulation, le camouflage de la vérité et l’opacité la plus totale . Plus la situation s’aggrave, plus leur mensonge est infiniment grand.
Dans leur gestion chaotique s’entremêlent des raisons multifactorielles qui vont de l’incompétence à l’insouciance, de l’irresponsabilité individuelle à l’irresponsabilité collective, d’ une gestion irrationnelle et inadaptée à un manque criant de vision et de stratégie, de l’improvisation au tâtonnement… et la liste n’est pas exhaustive.
Comoriennes, Comoriens, Mes chers compatriotes
La mobilisation de la communauté internationale pour nous apporter son secours est à saluer. C’est pourquoi je tiens à lui exprimer toute notre reconnaissance profonde pour son aide multiforme pour combattre ce fléau.
Pour autant, ces dizaines de millions de dollars qu’elle a injectés notamment, – hier aux bons soins bizarroïdes d’autorité ministérielle, désormais aujourd’hui à ceux de l’oncle et du neveu -, peuvent interroger sur leur gestion transparente, propre, probe et rigoureuse.
En toute légitimité, ne peut-on pas parler de dilapidation, de détournement et de volatilisation pendant que le peuple se meurt ? Cette légitime interrogation peut se poser également sur le cas de la logistique et du matériel destinés à protéger la
population, quand nous observons -stupéfaits – la vente des masques par des informels dans différentes rues de Moroni.
N’est-ce pas encore légitime de se demander que la préoccupation essentielle du pouvoir illégitime serait de s’enrichir sur nos malheurs accentués par la terreur , les tortures, les persécutions et les emprisonnements arbitraires des opposants ?
Face à cet état de lieu marqué par l’absence de bout en bout de l’Etat, nous appelons à la mobilisation des forces vives pour un élan de solidarité, à l’implication du mouvement associatif pour encadrer et sécuriser les citoyens.
Oui, l’heure est grave. Les morts s’intensifient. Les enterrements, les désolations et les souffrances se multiplient à un rythme plus qu’effrayant. Le maître-mot doit donc rester la solidarité nationale. Et heureusement elle s’exprime dans notre diaspora. Elle se conjugue dans nos quartiers. Elle s’amplifie dans nos villes et villages. Elle s’enracine dans nos îles. Donc elle ne doit pas infléchir quand la pandémie est entrain de s’étendre.
Guidé et préoccupé par le seul et unique souci de contribuer à l’effort national , je ne peux, mes chers compatriotes ,me résumer à établir un constat et à critiquer un pouvoir aux abonnés absents , je voudrais si vous me le permettez, très humblement et modestement , verser quelques suggestions dans cet effort de guerre , car il s’agit bien , d’une véritable guerre que le monde entier livre contre cette pandémie, et nous , peuple Comorien , ne sommes pas dispensé , mais fortement impliqué.
C’est pourquoi je préconise que des mesures doivent être immédiatement prises pour sécuriser les lieux de vie et de partage à l’exemple de nos marchés , les transports publics , les bureaux , les prisons pour ne citer que ceux-là ; j’ose croire et espérer que très vite les mosquées seront ouvertes au public pour permettre nos prières de s’adjoindre aux efforts de nos médecins .Ces lieux doivent attirer l’attention de chacun de nous car dans l’état actuel des choses.
C’est sont des vecteurs avérés de la pandémie il faut absolument et rapidement trouver les voies et les moyens de décongestionner ces nids bactériologique pour réduire sensiblement l’impact de la maladie dans la population. ainsi les commerces non essentiels n’ont pas droit de cité au milieu des marchés .
Nous devons les orienter ailleurs pour éviter les foules compactes songer au tant que possible au télétravail pour les bureaux. Reglementer rigoureusement le transport en commun libérer certains prisonniers qui ne représentent aucun danger pour la population notamment les prisonniers politiques par ailleurs je saisi cette opportunité pour condamner avec force les tortures gratuites que subissent les prisonniers en l’occurrence le président de DAULA YAHAK Abdallah ABDOU HASSANI , bastonner à mort récemment , par ses geôliers avec tous les membres de son association, ce qui relève de la pure folie meurtrière. Ces trains de mesures doivent impérativement être mises en vigueur dans les plus brefs délais afin de juguler la pandémie.
Dans cette guerre acharnée qui s’oppose à nous contre cette pandémie, permettez moi mes chers compatriotes, de rendre un hommage très appuyé à nos généraux qui sont en 1ere ligne nuit et jour dangereusement exposés avec des moyens rudimentaires , dans la plus grande précarité , totalement démunis je veux parler de notre vaillant corp médical confronté par dessus le marché aux mépris des autorités de faire sans encadrement ni reconnaissance ni encouragements je voudrais les rassurer car ils ont la reconnaissance éternelle de la Nation Allah leur prête assistance tout le long de cette bataille INCHALLAH TAANLAH AMINE YARAB. Il est vrai que je pourrais des journées entières vous parler de l’état catastrophique sanitaire, social et politique. Pourtant, je vous demande de garder votre vigilance
Je vous le demande car je sais le sens patriotique qui vous anime. Nous allons bientôt mettre un terme à toutes ses sortes de souffrances qui nous martyrisent. Croyez en moi, croyez en vous et croyons en nous. J’appelle, dans ces circonstances douloureuses, au rassemblement des forces de l’opposition pour conduire ensemble, dans un vaste mouvement de solidarité, une action concertée pour combattre cette pandémie sanitaire et pour abattre cette pandémie gouvernante de variant Gwadzima.
Je vous remercie.
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