L’année 2020 s’en est allée comme elle est venue, drainant des centaines de milliers de morts et des dizaines de millions de personnes contaminées par un virus aux conséquences inégalées à l’échelle planétaire, tant sur les plans humain et sanitaire, qu’au niveau économique, social, culturel et psychologique.

A l’intérieur comme à l’extérieur du pays, notre peuple paie un lourd tribut, relativement à sa démographie. Et, notamment directement ou indirectement, de nombreuses personnalités politiques, religieuses et notabiliaires, ayant contribué historiquement, collectivement ou individuellement à la souveraineté et à l’unité nationale, ainsi qu’aux valeurs fondamentales du vivre ensemble ont rendu l’âme au Créateur.
Puisse Le Miséricordieux leur accorder une place parmi les justes en son Paradis et préserver l’humanité et notre population de cette calamité en particulier sur l’ile de Mohéli qui subit de plein fouet la nouvelle variante exportée de nos voisins sud-africains. InshaAllah amine.
Après une tentative de déni de la présence de la pandémie dans le pays pour ensuite considérer ce coronavirus comme étant miraculeusement « inoffensif », le pouvoir en place s’en saisit pour déployer encore davantage ses obsessions sécuritaires, à travers la répression aussi bien physique que financière. Ce faisant, ce qui tient lieu de Gouvernement démontre son incapacité à répondre aux besoins et aspirations de la population, en matière d’énergie, d’eau, d’appui aux entreprises et à l’emploi, ainsi qu’au système éducatif sans projet ni moyens, notamment une université surchargée et à bout de souffle.
Sans parler des milliers d’étudiants à l’étranger que l’Etat a fini par prendre l’habitude d’ignorer même l’existence. Avec, au total, comme résultat, une crise qui s’approfondit, au jour le jour, entrainant le mécontentement des milieux d’affaires soumis à un quasi-racket fiscal de plus en plus insoutenable, et au reniement des engagements auprès des syndicats de commerçants comme de taximen.
Que dire alors des agents sans salaires des sociétés d’Etat mis en faillite par une gestion erratique et partisane.
Au final, après la chansonnette sur l’Emergence qui a nécessité des milliards pour une vaine propagande, c’est le ras-le-bol des fonctionnaires devant l’autoritarisme et une colère qui gronde face à la fois au népotisme et au chauvinisme qui portent gravement et volontairement atteinte à la cohésion nationale et sociale.
Pourtant, comme à l’accoutumée, l’Etat Comorien a bénéficié d’un appui notamment de plus de 40 millions USD de la part des institutions financières internationales. Sans compter la solidarité matérielle et financière provenant de la COI et de la coopération bilaterale (chinoise, française, émiratie, saoudienne, etc…)
C’est dans un tel contexte de déliquescence de l’Etat, de piétinement des institutions, de vie extrêmement chère, de santé précaire, de dissolution des mœurs, de maltraitance des enfants, d’une jeunesse sans espérances et de violations quotidiennes du Droit par l’appareil judiciaire lui-même réduit à un simple appendice du pouvoir autiste que, malheureusement, l’Union des Comores aborde le nouvel an.
Ce faisant, l’année 2021 se présente, sans conteste, comme étant celle de la confrontation entre, d’une part, un système clanique qui perd toute crédibilité (même auprès de ses supporters les plus lucides ne sachant plus à quel potentat se vouer).
Et, d’autre part, une population qui n’en veut plus et n’en peut plus, n’ayant pour alternative que de voir les plus fragiles subir le covid19 dans des mouroirs que même les médecins préfèrent fuir et le devenir immédiat de ses enfants sombrer en autant de victimes de kwassas sur le bras de mer entre Anjouan et Mayotte et de disparus en mer Méditerranée.
Ou de se dresser pour reprendre son destin en mains ?
Certes, le peuple comorien dans ses localités et les forces vives regroupées dans un Front Commun n’ont eu de cesse de rappeler et réclamer le respect des accords-cadres de Fomboni ayant permis une relative stabilité politique et des alternances démocratiques effectives.
2021 se situe donc ainsi comme une année incontournable pour ce combat historique en faveur de l’unité nationale, de l’Etat de Droit et d’une vérité-réconciliation des cœurs et des citoyens au regard de la Gouvernance politique, économique judiciaire et socio-culturelle
Ce premier trimestre s’impose comme étant la crête de l’ensemble des luttes menées sur le Front intérieur et dans la Diaspora qui a démontré qu’elle n’entend plus se contenter d’être une vache-a-lait ni la 5e roue de la charrette, devant combler tous les manquements de dirigeants qui n’exercent que par la corruption et la répression .
Aussi, en tant que principal animateur du Mouvement Démocratique Alternatif Islamique et Ecologique , je saisis donc cette occasion pour appeler à un grand rassemblement de tous les patriotes et tous les démocrates, femmes et hommes, jeunes et moins jeunes, dans la diversité des appartenances politiques, idéologiques et organisationnelles, pour dépasser les clivages et porter haut le flambeau des Comores libres, unies et déterminées à s’inscrire dans la marche du monde.
En vue de vaincre ensemble la pandémie, exiger la libération de tous les prisonniers politiques (les emblématiques comme la centaine d’anonymes jetés dans des geôles sans aucun jugement, en particulier à Anjouan) et projeter un Développement Humain, promoteur de l’unité nationale, respectueux de la diversité de nos iles autonomes, de l’environnement et des engagements contre le changement climatique.
Avec des institutions attachées aux droits et la dignité de chacun(e) ainsi qu’à la pluralité des opinions, conformément aux Objectifs de Développement Durable des NU et de l’Agenda 2063 de l’UA.
Avec nos vœux les meilleurs de santé, paix et vivacité de toutes et tous, afin que chacun(e) puisse se sentir tout simplement en droit, en devoir et à l’aise, pour apporter sa contribution à la hauteur de ses rêves et nos ambitions collectives pour notre cher pays et le bien-être de notre peuple si longtemps meurtri, malgré le génie créatif du vivre en commun et pluri-insulaire.
Solih Mohamed Soilih
J’espère que votre appel sera bien reçu par les groupes de l’opposition à se rassembler pour l’intérêt du pays. Aujourd’hui, l’opposition souffre de leadership pour un réel rassemblement et porter haut et en avant l’intérêt général du pays et par conséquent, elle perd toute crédibilité vis à vis du Peuple Comorien.